Quatre histoires de vie croisées composent un aperçu de la vie quotidienne en Bas-Armagnac (1). Une chevrière, un charron, un maquignon et une carillonneuse traversent la vie familiale et sociale et dessinent lhistoire locale. On peut estimer que ces souvenirs mis bout à bout, accompagnés de documents darchives montrent comment ce monde rural a vécu et sest transformé. Ainsi, Le Bas-Armagnac est lArmagnac noir. Le Midour le traverse, lIzaute se jette dans celui-ci à Monlezun dArmagnac et la Douze le sépare de la Ténarèze. Sur ce terroir, le Gers « vert » et le Gers « fauve » se mélangent : le maïs, la vigne, les prairies et les forêts. Le déboisement a été massif par endroits car le capital bois nest plus aussi important quautrefois. Le climat se modifie affirme lauteur. La neige se fait plus rare, les jours de gelée forte plus nombreux et la canicule dété nest plus vraiment une exception. Les dictons liés à la météorologie foisonnent encore : « Plouge sur Mijour, plonge tout lou jour » = Pluie à midi, pluie toute la journée ; « Cerc dou sé, plouge pou bé » = Arc-en-ciel du soir, pluie pour bientôt, etc. Marguerite Harté, la chevrière de Monlezun dArmagnac, a apporté son précieux témoignage sur la vie « avec les autres » : dans la famille, à léglise et au village. Cétait lépoque où lon se déplaçait en galoches pour faire 8 km (aller-retour) pour aller à lécole et lon disait bonjour aux voisins. « Les hommes allaient à la forge, chez le maréchal-ferrant, au café et participaient activement à la vie publique ; les femmes allaient au lavoir, à la fontaine, au puits et à léglise. Cétait un devoir de défendre sa patrie. Au retour, lhomme adulte était respecté comme tel ». Cet ouvrage est un vrai bonheur, un livre de chevet qui permet de relativiser bien des maux de la société daujourdhui. (1) « Mémoires du Bas-Armagnac » Corinne Labat Editions Atlantica juillet 2009 25 .