Bertrand Barére est avocat en Parlement et Conseiller au Sénéchal de Bigorre en 1776. Le 14 mai 1785, il épouse la vicquoise Catherine Élisabeth de Monde née le 22 juillet 1772. Elle est fille d’Antoine de Monde, notaire et juge royal et de Thérèse de Briquet. Il a 30 ans, elle n’a pas encore 13 ans. Chez les bourgeois, les cérémonies du mariage ne s’étalent pas. Vers 8 heures du soir, on se rend chez Catherine qui attend dans sa robe blanche. On dresse le contrat entre époux chez papa. Catherine a signé « Bibi de Monde ». Jusqu’à minuit, on prend une collation puis l’on se rend à l’église Saint-Martin où la cérémonie s’achève vers une heure du matin. C’est Jean-Pierre Barére, frère de Bertrand, curé d’Auriébat, qui les marie. « La foule y était très nombreuse et l’église resplendissante de lumière » affirme Bertrand Barére dans ses Mémoires. Il n’y a pas d’agapes pour prolonger l’événement. Tout le monde rentre chez soi après la messe. C’est une volonté manifeste de prendre le contre-pied des usages populaires. D’aucuns disent que la peur de se voir jeter un mauvais sort expliquerait cette coutume de mariage nocturne sévèrement condamnée par l’Église. Peut-être…Mais aussi la crainte d’affronter le populaire qui n’était pas toujours amical dans ses manifestations. Souvenons-nous, les « charivaris » du remariage étaient féroces. Bertrand Barére mettra dans la corbeille de la mariée… une poupée vêtue d’une robe de satin jaune ornée de dentelles. Barére s’oblige, s’il ne réside pas à Vic-en-Bigorre ou à Tarbes, à verser une pension annuelle de 1500 livres, loger et nourrir son jeune ménage et les domestiques « tant en santé qu’en maladie dans leur propre maison, au même pot et feu ». Mais Barére avoue : « Ce mariage a été contracté par convenance plutôt que par sentiment ». En janvier 1792, il devra affronter deux colères : sa belle-mère qui est furibonde après les Jacobins et sa femme Catherine qui déplore que les députés de l’Assemblée Législative n’aient manifesté de principes religieux ! Président de la Convention, il votera la mort du Roi. Après l’exécution du Monarque le 21 janvier 1793, elles décideront de ne plus revoir Barère. Elles ne le reverront plus.