À la demande du roi Louis XIV, en 1668, les frères Jean Balthazar (1638 + 1702) et Jean et Jacques Keller (1635 + 1700) furent sollicités car ils avaient dirigé, pendant un quart de siècle, plusieurs fonderies en les dotant de moyens de production qui en faisaient l’ensemble le plus important du royaume. À partir de 1740, les Maritz, père et fils, signataires de nos trois canons, surpassèrent les concurrents dans leur fonderie de Strasbourg, crée en 1703. Enfin, pour toutes les bouches à feu, l’ordonnance étend la réglementation à leur partie décorative faite, en sus de nombreuses moulures, d’inscriptions, emblèmes et ornements figuratifs, de frises végétales et culs-de-lampe animaliers, typiques ; pour ces deux derniers, de chaque calibre. Cet ensemble témoigne d’un souci particulier de «standing» de l’Artillerie royale, le carton en est plus élaboré que dans la pratique des quelques décennies précédentes ; son exécution, sous quelques variantes personnalisant les divers fondeurs, est généralement excellente et fait de chaque bouche à feu une œuvre d’art qui mérite d’être définitivement sauvegardée. Dès 1736, la guerre de Sept ans (1757-1763) fait ressentir le manque d‘une artillerie de bataille légère et mobile. Les 3 canons de l’Arsenal de Tarbes ont tous été réalisés selon le nouveau procédé de Jean Maritz (1680-1743) et, de 1736, le Castor est l’un des plus anciens du genre. Il a été réalisé après son accession à la grande maîtrise de l’Artillerie. En 1764, le général de Gribeauval entreprend la rénovation systématique de l’ensemble du matériel dont il reconnaît la qualité. En 1860, le rayage adopté pour les nouveaux canons de campagne Mle 1858 est étendu pour leur permettre de tirer les nouveaux obus oblongs, aux canons de siège et de place. Ces derniers sont obtenus par la transformation des 24 et 12 du Mle 1732 et du modèle Gribeauval – six rayures à pas constant, hausse latérale à tige – qui deviennent respectivement le «canon de 24 de place Mle 1860-67», tirant un obus de 24 kg à 5600 m et le «canon de 12 de place Mle 1860-65», tirant un obus de 12 kg à 5000 m. Pan est un exemple du premier, Le Castor et Le Sourd des exemples du second. À suivre…