Conchita Cintrón est née au Chili à Antofagasta, le 8 août 1922, d’un père Portoricain, Francisco Cintrón Ramos, diplômé de l’Académie militaire de West Point et d’une mère américano-irlandaise Loyola Verrill. Péruvienne d’adoption, la petite Consuelo Concepción dite Conchita, parfaitement bilingue (espagnol-anglais), n’aura que peu de goût pour les études. Pour elle, l’équitation est une vraie passion. Elle monte à cheval à 3 ans. À 7 ans, le jour de sa première communion, un ami de la famille lui offre un poney. Heureuse ! Mais pour être une bonne cavalière, il faut apprendre. Elle rencontre Ruy da Cámara, un élégant cavalier qui fait danser un magnifique cheval. Cet aristocrate portugais, exilé politique au Pérou, rejoneador réputé, va éduquer la jeune Conchita et, un jour, il lui apprend qu’un festival taurin aura lieu à la Plaza de Acho, à Lima. Elle y posera plusieurs harpons à 2 novillos (toros de 2 à 3 ans). Elle a 14 ans et une intrépidité incroyable. À 16 ans, elle réalise des faenas extraordinaires et maîtrise parfaitement l’art du Rejoneo (toreo à cheval). Bientôt, elle mettra pied à terre et dominera avec cape et muleta le dernier tercio. Enfin, son œil expert et son poignet de fer feront d’elle l’idole des aficionados éblouis par tant de sûreté à l’instant décisif. Sous la férule de son mentor, la future « Déesse blonde » mettra à ses pieds le public connaisseur des pays d’Amérique du Sud : Chili, Pérou, Vénézuela, Équateur, Mexique et d’Europe : France et Portugal. Seule l’Espagne, par tradition dépassée, lui interdira le combat à pied. Des trophées, récompenses multiples, lui seront décernés. À 29 ans, l’élégante aux yeux bleus clairs, a le coup de foudre pour Francisco de Castelo Branco. Ils se marient en 1951, à Lisbonne. Toute la planète taurine lui offrira des cadeaux. Six enfants plus tard, elle remonte sur ses beaux chevaux, jusqu’au 17 février 2009, où une crise cardiaque l’emporte. Pierre Nabonne, le tarbais, doit être félicité pour son travail d’enquête fouillée, l’ampleur d’un récit empli d’émotion et de témoignages remarquables.
(1) – « Conchita Cintrón – L’Insoumise » de Pierre Nabonne – Éditions Gascogne – septembre 2018 – 18 €.