7 – L’Arsenal de Tarbes : Le canon de 4

Le 4 août, à Wissembourg, les pièces de la 10e batterie du 9e régiment sont utilisées par le général Douai contre 4 batteries allemandes, à l’est de Gutleithof. Leur hausse est mal réglée et les balles passent trop haut. «Victime de sa renommée naissante et de la terreur qu’elle inspire», l’artillerie ennemie concentre sur l’arme nouvelle le feu de toutes ses pièces et, bientôt, elle est écrasée.  Ce résultat est inévitable tant elles sont mal placées sur une crête où pas un de leurs mouvements n’échappe à l’ennemi. Le 6 août, à Wœrth-Frœschwiller, l’emploi des canons à balles ne répond plus à leur concept d’utilisation. Sur un terrain parsemé de bois et de houblonnières, le tir aux grandes distances, pour lequel ils sont voués, devient impossible. On place les mitrailleuses sur «une position plus dominante» mais des batteries bavaroises, placées à 3000 m, au nord-est de Langelsulzbach, les réduisent au silence. Le maréchal de Mac-Mahon vient voir les effets du tir de la nouvelle arme qu’il ne connaît pas encore. Il estime qu’elle n’a pas suffisamment de portée pour lutter à cette distance, ordonne de la retirer et recommande de la remplacer par le canon de 4. Après ce retrait fort judicieux, les canons à balles sont placés en surveillance des pentes occupées par l’ennemi qui tente de se regrouper. Les efforts des Bavarois pour franchir la clairière qui sépare Langensulzbach de Frœschwiller resteront vains. Par leur bruit caractéristique, les salves des mitrailleuses terrorisent le personnel des pièces d’artillerie prussienne qui ripostent massivement par un feu concentrique. Rapidement, les batteries du canon à balles sont employées à tort et à travers. On ne se préoccupe plus de la position idéale à rechercher ; on les déplace sur le point du champ de bataille le plus attaqué. On tire à 50 pas, 200 m, 500 m, 800 m, 2000 m ; là, comme le terrain n’est pas assez découvert, on se plaint de ne pas voir les résultats des tirs. Aussi, attend-on l’interruption prolongée de la mitraille, en face, indice certain de l’efficacité de ses propres coups ! À cette distance, les salves du canon à balles deviennent aléatoires et se dispersent sur l’azimut. À suivre…

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