12 – Guerre des Pyrénées : Les raisons de la défaite – 2

À Bayonne, les blessés du 31 août 1813 attendent d’être soignés dans les cours et sous les porches des maisons. Sortis de l’hôpital militaire, les soldats, favorisés par un laxisme administratif organisé, ne reviennent plus à l’armée.  Si le préfet de la Gironde ne met aucun zèle à rechercher les fuyards, il y a d’autres préfets “à poigne” pour tenter d’enrayer cette hémorragie. Celui des H.P, Joseph Charles André d’Arbaud, marquis de Jouques, chevalier de Saint-Jean de Jérusalem et de la Légion d’Honneur, baron d’Empire, est un homme heureux. Son département qui passe pour “un modèle de bonne administration”, peut affirmer à sa hiérarchie : “Je n’ai pas un seul déserteur, pas un seul réfractaire”. Il ne perçoit aucun signe de fléchissement dans une “population guerrière par goût et docile par caractère”. À Vic-en-Bigorre, le 15 février 1811, on a enregistré l’engagement volontaire de Potiron Monin, pour le 12e R.I. La lettre du préfet Chazal qui suit l’inscription précise qu’il lui faut satisfaire à plusieurs conditions. L’officier de santé doit constater que le candidat est “propre au service militaire”, que les certificats de bonne conduite ou de bonne vie lui ont été délivrés par le maire de la commune et le juge de Paix du canton et que la loi du 19 fructidor An VI – 5 septembre 1798 – concernant les enrôlements, lui a été lue. Après avoir satisfait à ces dispositions administratives, le commissaire des Guerres lui délivre un certificat d’acceptation et la feuille de route pour se rendre au dépôt du corps qu’il a choisi. Achille de Vannsay n’est pas en reste. Muté du pays des Chouans, il est connu pour son administration énergique. Les préfets sont aidés dans leur tâche par les généraux que l’on a placés à la tête de l’autorité militaire territoriale. Le général Armand de Vivier, baron de Wouillemont, originaire de l’Aube, se distingue par sa fermeté dans les H.P, ainsi que les généraux barons Justin Lafitte, ariégeois dans l’Ariège et Jean-Pierre Travot, originaire du Jura, à Toulouse. On va jusqu’à battre les conscrits pour les endurcir, ce qui n’est pas, pour leurs parents, la meilleure manière d’accepter un sort aussi défavorable. À suivre…

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