11 – Guerre des Pyrénées : Les raisons de la défaite – 1

Avant de reprendre le récit de la guerre au franchissement de la frontière française, observons l’incidence de la défaite sur notre département. À Dresde, le 6 juillet 1813, l’Empereur ordonne la répartition des blessés et des malades des armées d’Espagne dans les villes des dix départements les plus rapprochés de Bayonne. Depuis 1810, le transport des militaires malades, infirmes ou éclopés est un casse-tête pour Broquère, commissaire des Guerres des H.P, dont la mission est d’organiser les convois arrivant d’Espagne vers les hôpitaux du sud-ouest de la France et le retour des soldats dans leur foyer. Où trouver les voituriers susceptibles d’assurer ce service ? Ont-ils des moyens suffisants, c’est-à-dire des voitures vastes couvertes de toile et garnies de paille ? Peut-on leur faire confiance ? N’ont-ils pas fait l’objet de plaintes ou de réclamations ? Le Commissaire demande aux maires des H.P de décerner des certificats négatifs ou positifs aux voituriers candidats. Un règlement, en cinquante-neuf articles, existe bien depuis le 16 Pluviôse An XI – 5 février 1803 – mais qui s’est donné la peine de le lire ? Les hôpitaux militaires ne recevant plus d’argent de l’État pour leur propre fonctionnement ou l’achat de médicaments, la charité publique pourvoit à cette carence. Depuis l’été 1808, Rabastens de Bigorre est décrété gîte d’étape pour toutes les troupes traversant le département avant évacuation sur les hôpitaux de Toulouse. Les malades passent la nuit sous la halle du bourg parce que les habitations en sont remplies et que “les citoyens ont cédé leurs mauvais lits”. Le docteur Sicard, maire de Rabastens, réclame des paillasses, couvertures, draps, vieux matelas et traversins. Il remercie Antoine de Pujo-Lengros, son voisin et homologue vicquois, de ses envois “pour ce grand nombre de militaires qui encombrent ce misérable gîte d’étape”. Les familles de la bourgeoisie vicquoise ont fait parvenir des couvertures, des draps en fil d’étoupe, des paillasses en toile d’étoupe, des matelas, des traversins en toile de coutil et des linceuls d’étape pour “adoucir le sort des militaires qui passent et séjournent dans cette ville pendant l’hiver”. À suivre…

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