18 – Bertrand Barère : Exil et pauvreté

Trop de sang, trop d’exécutions. Le 27 juillet 1794, les députés se soulèvent contre Robespierre et la Montagne s’effondre. Le 3 septembre, Barère sort du Comité. L’année 1795 est difficile et les exemplaires du journal se font rares. Le 10 août 1793, les « Alors… » scandent tous les constats du Conventionnel sur « l’état de la France, attaquée sur toutes les frontières; trahie dans ses camps, dans ses places fortes; déchirée dans l’intérieur; dénuée d’armes, de poudres, d’approvisionnement; menacée d’une famine organisée par les Anglais, etc., etc. ». La litanie des « Alors… » s’égrène. Plus tard, Barère, Billaud-Varenne, Collot-d’Herbois et Vadier seront condamnés à la déportation en Guyane. Mais Barère est « oublié » dans les cachots du château d’Oléron. Il s’évade de la prison de Saintes et se réfugie à Bordeaux où il a des amis. Encore choisi comme député des Hautes-Pyrénées, la dernière élection est cassée par le Directoire, en 1797. « Il est poursuivi par sa police » précise Jean-Pierre Boudet. Il revient se cacher à Paris et il est amnistié en décembre 1799 par Bonaparte qui lui propose une place de Préfet…qu’il refuse. Il veut plus. Finalement, il se contentera de la rédaction d’un périodique intitulé « Le Mémorial anti-britanique » qui paraîtra tous les deux jours, de 1803 à 1805. S’ensuit un long rappel sur les méfaits britanniques motivés par une domination navale sans partage. Barère ajoute que « le gouvernement anglais est partout regardé comme l’ennemi et le fléau des plus dangereux…Aujourd’hui, l’Angleterre est mécontente des Européens qui, depuis la paix, étaient allés commercer avec elle et les fait transporter à ses frais sur le Continent. On dirait que SM Britannique craint que les vents de l’équinoxe ne portent une armée française sur les bords de la Tamise…». Le 2 décembre 1804, la publication devient « Le Mémorial de l’Europe » et paraît tous les trois jours. Prié de l’arrêter en 1805, il revient dans ses Pyrénées. À nouveau élu député, il regagne l’Assemblée, pendant les Cent Jours, puis est exilé en Belgique en 1830. Conseiller général de Tarbes en fin de vie, il s’éteint en 1841, à 86 ans, dans la pauvreté. À suivre.

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