8 – Bertrand Barère : Les enjeux locaux

Les Hautes-Pyrénées deviennent l’un des 83 départements français et comprennent 5 districts. Tarbes devient le chef-lieu du département et du district de la Plaine, Vic-en-Bigorre pour le district de la Rivière-Basse, Bagnères-de-Bigorre pour le district de l’Adour, Labarthe-de-Neste pour le district de la Neste. Lourdes (2800 hab.) et Argelès-Gazost (713 hab.) se disputent le chef-lieu du district du Gave. Barère et Dupont de Luz sont sollicités, dès le 13 janvier. La Constituante tranche en fixant le siège et l’administration du district à Argelès et le tribunal à Lourdes. Les argelésiens sont furieux après Barère. Lourdes l’assure de « l’estime publique que son talent et son patriotisme lui ont méritée ». José Cubero fournit des précisions indispensables : le Conseil général est composé de 36 membres élus pour 2 ans et renouvelables. Sont éligibles les citoyens payant une contribution directe égale à 10 jours de travail. Issu du Conseil général, un Directoire départemental de 8 membres rétribués joue le rôle d’agent d’exécution, coiffé par un procureur général syndic, représentant le Roi, élu pour 4 ans et une fois rééligibles par les mêmes électeurs. Conseil et Directoire, organes administratifs, géreront les contributions, l’assistance, les écoles, les ponts et chaussées et les prisons. En résumé, la loi du 14 décembre 1789 a fait de chaque paroisse une commune dotée d’une municipalité. La Constituante a créé un autre échelon : le canton. Ce dernier est le ressort des juges de paix et réunit les assemblées primaires des citoyens payant une contribution directe égale à 3 journées de travail et les autres, trop pauvres, n’ont pas le droit de vote. « La première assemblée électorale départementale réunira 288 citoyens au couvent des Cordeliers, à Tarbes, le 17 mai 1790. Par lettres anonymes, Barère est critiqué, dès janvier. Le 22 mai, premières élections municipales. À Saint-Pé-de-Bigorre, un imprimé anonyme a demandé l’exclusion des aristocrates, nobles et prêtres. À Vic-en-Bigorre, certains nobles jugés indésirables ont été insultés. À Bernac-Debat, les habitants des campagnes ont durement menacé les prêtres de les noyer ou de les hacher ». À suivre…

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