72 – Us et coutumes dans les H.P

Les Pasteurs-Bergers – 2 – En 1843, les inspecteurs de l’agriculture dressent un portrait des pasteurs-bergers du nord de la Bigorre : « Dans certains cantons, notamment à Vic, à Maubourguet et à Castelnau (Rivière basse), le grappillage est exercé par les pâtres qui vont faire pacager leurs moutons dans les vignobles. Les bergers de ces localités sont un des plus grands fléaux qu’ait à redouter l’agriculture du pays. Ne possédant pas un centiare de terrain, sans fortune pécuniaire, ils n’ont pour tout bien que des troupeaux de bêtes à laine de race chétive qu’ils ne sauraient nourrir à leurs frais et qu’ils font vivre aux dépens des propriétaires. Haies, fossés, prés, champs, vignes et récoltes, rien n’est sacré pour cette classe de gens essentiellement nomades. La maraude a lieu surtout la nuit et malheur à qui ose se plaindre de ces envahissements, la vengeance ne tarde pas à se faire sentir, elle atteint le propriétaire et ceux qui ont dirigé les poursuites; on coupe leurs vignes, on saccage leurs récoltes. Les dommages causés par ces espèces de vandales deviennent souvent irréparables. Quelques exemples sévères mettraient fin, sans doute, à ces actes de barbarie, dont l’impunité aurait pour conséquence directe de mettre la propriété à la merci de gens sans aveu ». Norbert Rosapelly nous livre une anecdote vécue pendant son enfance. Il s’agit d’un combat de bergers. « Pendant que les uns échangeaient des coups de bâton, s’excitant par des invectives, des vociférations, les autres essayaient de détacher les moutons du gros du troupeau et de les entraîner vers leur bergerie ». Des ouvriers, hommes et femmes, accourus de divers points de la plaine, étaient spectateurs terrifiés de cette rencontre. Le 8 octobre 1903, deux bergers vicquois furent victimes d’une lâche agression de la part de cinq de leurs collègues d’Artagnan. En 1909, à Lacassagne, des bergers venus de Sarriac et de Sénac engagèrent une discussion avec des bergers de la commune qui tourna rapidement au « vinaigre ». De lourds coups de bâton furent échangés. Plainte fut déposée. Le parquet de Tarbes poursuivit les violents en correctionnelle. À suivre…

 

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