10 – L’Arsenal de Tarbes : Les Prussiens souffrent

Le 16 août, à Rezonville, c’est une grande bataille où l’on a du mal à discerner les actions des mitrailleuses De Reffye. L’État-major français est peu disert sur leur rôle et c’est l’État-major allemand qui les cite, à plusieurs reprises : «Le feu terrible des canons, des mitrailleuses et des chassepots». Les hostilités commencent au sud et au nord de Saint-Mars-la-Tour. La 9e batterie Dupré se met en mouvement sur la crête de Vionville.  On tire à 2800 m, puis à 2300 m sur les batteries allemandes et contre l’infanterie. Le 3e régiment d’artillerie allemand reconnaîtra les pertes nombreuses infligées au «IIIe Abteilung». La batterie Dupré est inspectée par le général Bazaine qui manifeste sa satisfaction. Le général Frossard la met à la disposition du général Bourbaki. Au bois de Saint-Arnould et sur les pentes du ravin de Sainte-Catherine, la fortune des autres batteries engagées sera moins glorieuse. On tire  jusqu’à 300 coups pour la 8e batterie du 4e régiment du capitaine Barbe. Le colonel von Eberstein, qui débouche du bois de Saint-Arnould, paie de sa vie sa présence à la tête du 40e régiment d’infanterie allemand. C’est au capitaine de Sermet que l’on doit un avis d’expert sur l’emploi de la nouvelle arme : «Nous n’avons fait de mal sérieux que là, un moment, sur l’infanterie, à 1900 m, parce qu’on nous a fait tirer sur des batteries de gros calibre. Le tir progressif est difficile à obtenir ; il faudrait des officiers ayant en mains leur batterie plus qu’ils ne l’ont et que les mitrailleuses n’eussent pas pour voisines des batteries qui assourdissent par leur feu. Il faudrait aussi des hommes qui aient été plus exercés à la manœuvre. Moi qui ai bien vu toutes les affaires jusqu’ici, je puis vous affirmer que les canons à balles remplissent un grand rôle dans la guerre actuelle et soutiennent vigoureusement l’armée qui recule toujours parce qu’on manque de hardiesse et de direction». Le même jour, la mitrailleuse de Meudon joue encore un rôle non négligeable à Mars-la-Tour où elle décime la 38e brigade d’infanterie prussienne. Le rapport officiel allemand déplore les pertes ou blessures de 72 officiers et 2542 hommes de troupe. À suivre…

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