44 – L’Arsenal de Tarbes : Vic-en-Bigorre pétitionne

Le mardi 7 mai 1996, Claude Larronde fait une communication devant le Conseil municipal de Vic-en-Bigorre sur la situation de «la grande entreprise qui subit les contrecoups d’une conjoncture nationale particulièrement préjudiciable au département. Une raison supplémentaire pour œuvrer à la défense de l’entreprise dont la santé a des incidences sur toute l’économie des Hautes-Pyrénées». L’ensemble des conseillers municipaux accepte que la pétition déposée à la Mairie recueille les signatures des vicquoises et des vicquois qui verront là plus qu’un consensus symbolique, une réelle prise de conscience d’une économie locale démantelée. Le 23 mai, le couperet tombe : 595 salariés sur un effectif de 1832 disparaîtront. À Satory, le Comité central d’entreprise (CCE) de GIAT Industries est perturbé par 500 salariés venus exprimer le rejet du plan social que la direction va détailler au cours de la réunion. «Tour à tour, les organisations syndicales CFDT, CGT, FO, ont fait part de leur volonté de rejeter ce nouveau plan social qui prévoit la disparition de 2569 emplois sur 11128». Le CCE débute avec une heure de retard. À Tarbes, c’est la première manifestation. Un débrayage de l’ordre de 80% et cinq organisations CGT-CFDT-FO-CFE/CGC-CFTC unies dans l’action. Avec calme et dignité, 1000 arsenalistes quittent l’Arsenal pour défiler en Ville par la rue Massey et la place de Verdun, pour investir pacifiquement les bureaux du service public de la Préfecture, entrée rue des Ursulines. Une délégation est reçue par Jean Dussourd, préfet des H.P, qui entre en communication avec les services du ministère concerné. Respectueux et dignes dans les locaux préfectoraux, les manifestants regagnent la rue Alsace-Lorraine avec le sentiment d’avoir été écouté. Dans son compte rendu, Daniel Gerbault déclare : «Nous voulons tout savoir sur les comptes publics qui «financent» la destruction de GIAT Industries. Aujourd’hui, il ne s’agit que d’une action de prévention. Qu’on ne nous oblige pas à revenir avec plus de forces et avec plus de colère !». Les groupes mobilisés affirment «On est dans la lutte, on est dans la rue. Pour montrer que nous sommes là et bien là !». À suivre… 

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