Les palaces de Pau (1)

Les palaces : Hôtel de France, Grand Hôtel, Gassion, Grand-Palais-Beau-Séjour, ont marqué l’apogée de la cité de Pau. Après de remarquables recherches, la journaliste Renée Mourgues nous livre la chair de ces bâtiments impressionnants de majesté. L’Hôtel de France est un roman dit-elle. Implanté près de la place Royale où trône la statue de Nouste Henric, sur le boulevard des Pyrénées, la famille Gardères l’achète, en 1860, pour la coquette somme de 425000 F. En 1907, le millionnaire Pierre Tourné le rachète, procède à de gros arrangements et décède en 1913. La Grande Guerre freinera le bel élan de sa veuve. Artistes, écrivains et poètes y trouveront beaucoup de charme. Lamartine dira de Pau : « la plus belle vue de terre comme Naples est la plus belle vue de mer ». En 1892, Oscar II roi de Suède y retrouvera le souvenir de son grand-père Charles-Jean Bernadotte et goûtera tous les plats arrosés d’un jurançon de 1865. Frédéric Mistral rehaussera par sa présence l’Escola Gastou Fébus, en 1901. Le roi d’Angleterre Édouard VII y passera une nuit en avril 1910. La colonie anglaise paloise lui fera fête. Mac-Mahon (1881), Sadi Carnot (1887) y apprécieront le gîte. Edmond Rostand, Sara Bernhard (1809) aussi. Anatole France (1912) contemplera « l’époustouflant spectacle de la nature » depuis sa fenêtre. Puis, l’auteure nous décrit le « charme discret » du Grand Hôtel inauguré en 1865. Rien ne manque : appartements meublés avec un goût exquis, suites princières avec cuisine, etc. qui affirment le titre de « plus vieux palace de Pau ». Pendant le conflit franco-prussien de 1870, l’hôtel « haut de gamme » se montre pingre envers l’effort de guerre versant 25 litres de vin à la Société internationale des secours aux blessés. Éloigné de « l’agitation » de la Place Royale, ses salons résonnent de notes de musique de chambre. Sont appréciés Mendelssohn, Beethoven, Haydn, Schumann, Chopin, Mozart, qui « élèvent l’esprit et éloignent du commun ». Les femmes de haut rang fréquentent avec un plaisir chaque fois renouvelé ce « havre de détente, d’évasion et de bonheur tranquille ». À suivre…

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