43 – L’Arsenal de Tarbes : La résistance s’organise

On observe la présence à Tarbes de M. Tenneson, n° 2 de GIAT Industries, qui ne cache pas que la volonté de la Direction est d’atteindre, rapidement, la viabilité du groupe et que l’avenir passera par la coopération européenne. Le Comité de défense refuse de discuter le plan social engagé – Plan de retour à l’équilibre (PRE) initié au début de l’année 1996 – demande des comptes car les placements boursiers hasardeux de la société pourraient faire l’objet de poursuites en justice et d’une intervention auprès de la Cour des comptes, le maintien de l’appareil de production et des fabrications actuelles, demande une information sérieuse sur la situation et l’organisation d’un débat public. Le 20 avril, une réunion se tient dans la grande salle de l’Hôtel du département où le Conseil général des H.P. aborde l’armement et l’armée en général, le devenir de GIAT en particulier. Une information est communiquée : les 3 comités se rapprochent et la résistance s’organise. Pour Jean Glavany, député de la 3e circonscription, il faut «coordonner, alerter, proposer». Pour le maire de Tarbes, il faut «une manifestation forte, nombreuse et puissante dans le centre ville pour se faire entendre». Pour Josette Durieu, sénatrice, «On peut parler de restructuration mais il n’est pas question de plan social». On veut être reçu par Jacques Chirac ou Alain Juppé ; il faudra se contenter de Charles Millon, ministre de la Défense. Le 25 avril 1996, le Comité de défense lance un appel à la mobilisation. La première des initiatives concrètes est le lancement d’une pétition massive soumise à l’ensemble des haut-pyrénéens, aux premiers rangs desquels les arsenalistes. Le Comité demande des comptes sur les pertes financières à Pierre Chiquet dont la gestion a été mise en cause, le 17 janvier 1996, par son successeur Jacques Loppion. L’ancien PDG conteste le chiffre annoncé par le nouveau patron de GIAT Industries, de 11,8 milliards de francs de pertes cumulées en 5 ans, depuis le 1er janvier 1990. Le Comité de défense de Tarbes «désire s’ouvrir encore plus largement à toutes celles et à ceux qui n’acceptent pas le déclin économique de notre ville et de notre département». À suivre… 

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