36 – L’Arsenal de Tarbes : Un rapport qui fait mal

Il est bon d’analyser les causes politiques et économiques qui ont conduit au drame humain de 2006.  Le 17 décembre 2002, les députés Yves Fromion (UMP) et Jean Diébold (UMP, décédé le 30 août 2007), de la commission de la Défense nationale et des Forces armées, présentent devant l’Assemblée nationale un rapport d’information sur la situation de GIAT Industries. Tout d’abord, ce texte est d’une grande qualité par le souci d’exhaustivité qu’ont eu les deux rapporteurs en faisant «un tour de France» des sites de GIAT qui leur a permis de constater que chaque établissement avait ses caractéristiques et ses savoir-faire propres pour des raisons historiques. Ils ont pu appréhender la diversité des produits militaires, mais aussi civils, réalisés. En préambule, le rapport précise : «Partout ils ont rencontré des salariés légitimement fiers d’un savoir-faire insoupçonné, travaillant avec professionnalisme, mais amers de constater à quel point l’image de leur entreprise est dégradée et meurtris par un sentiment d’abandon et par des critiques dont ils s’estiment injustement victimes». La mission a mis en évidence un certain nombre de dysfonctionnements mais l’analyse est beaucoup plus nuancée que celle que propagent les médias tant les difficultés financières minent le groupe. Le seul sentiment qui n’évoluera pas durant toute la durée de l’enquête, c’est leur conviction profonde que l’intérêt majeur de la France est de sauvegarder une industrie nationale de l’armement terrestre : «Puissance nucléaire, membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies, pays fondateur de l’Union européenne, la France doit conserver des forces armées, notamment terrestres, à la hauteur de ses ambitions». Or, GIAT Industries est, avec Rheinmetall, en Allemagne, le dernier systémier européen qui peut concevoir et fabriquer des plate-formes, des chars lourds, des blindés légers, des canons, des armes légères, des munitions en tous genres, des protections nucléaire, biologique et chimique (NBC), des tenues de combat, des systèmes de navigation. Réflexion des auteurs : «La France devrait-elle se contenter d’acheter sur étagère du matériel américain ou allemand ?». À suivre… 

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