24 – L’Arsenal de Tarbes : Construction de l’usine-1

Après cet intermède estival, revenons à la construction de l’usine. Les machines à vapeur ont besoin d’eau car elles consomment environ 14 litres par seconde. En temps ordinaire, les nombreux ruisseaux qui sillonnent les terrains de l’Arsenal fournissent avec abondance le précieux liquide venu de la ville. Mais lors des travaux de canalisation des propriétés d’amont ou en période de gel, l’hiver, l’alimentation est interrompue. D’où, apparaît la nécessité tant pour assurer le service des machines que pour le besoin d’eau potable des ouvriers, de faire creuser un puits dans le bâtiment n°111, près des chaudières, et une pompe qui monterait l’eau dans un réservoir supérieur et, de là, gagnerait les points de distribution. Le sol des usines est composé d’une couche de glaise de 1,50 m d’épaisseur au-dessous de laquelle s’étend une couche de galets de grande profondeur. La nappe d’eau qui traverse cette couche subit de grandes variations de niveau durant la saison. Par grands froids, elle s’abaisse à 6 m au-dessous du sol. Le projet est donc établi pour un puits de 3 m de diamètre, sur une profondeur de 7 m, assurant un débit de 25 litres par seconde. Ces données sont fournies par l’Ingénieur du Chemin de fer du Midi qui a fait réaliser le même ouvrage, à la gare de Tarbes et par le puisatier Murat de la commune de Miélan, dans le Gers. Le marché de creusement du puits est établi pour la somme de 3258 F. De l’hiver 1872 à la fin de l’année 1873, la construction bat son plein. Le général Jules Forgeot, Inspecteur général, félicite De Reffye : «Les plans de l’Atelier de construction de Tarbes ont été conçus avec l’intelligence des besoins actuels de l’artillerie…Ce bel établissement est destiné à rendre les plus éminents services au pays». En attendant les générateurs et autres pompes à vapeur, la locomobile Rouffet, venue de Paris, permet de lancer le mouvement des transmissions aux tours, à l’atelier B. Après la guerre de 1870, l’âge minimum d’un jeune travailleur est fixé à 12 ans. À partir de cet âge, le temps de travail imposé est de 6 heures puis 12 heures, entre 13 et 16 ans ; le travail de nuit et du dimanche est interdit jusqu’à 16 ans. À suivre… 

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