23 – L’Arsenal de Tarbes : Une discipline militaire

Le règlement interne des ateliers est sévère et, avec quelques nuances, nous l’avons connu jusqu’à la décennie 1970-1980. Par exemple : L’entrée des ateliers est annoncée par la cloche dix minutes avant l’heure et les portes s’ouvrent ; elles sont fermées huit minutes après l’heure ; chaque ouvrier est porteur d’un jeton qui porte un numéro et qu’il accroche en passant au casier du bureau des pointeaux ; tout retard est passible d’une amende égale au prix du temps perdu ; tout ouvrier qui désire quitter son lieu de travail doit prévenir l’officier chargé du service, l’absence pendant trois jours, sans prévenir, est considérée comme un abandon volontaire de l’entreprise ; aucun ouvrier ou manœuvre n’est admis après l’heure ; nul n’est admis en état d’ivresse ; interdiction d’introduire des spiritueux dans les ateliers, de s’y livrer à des jeux ni à des rixes ; les ouvriers doivent avoir pour les femmes et les enfants tous les égards que l’on doit à leur sexe ou à leur âge ; les machines doivent être tenues dans un grand état de propreté ; tout objet brisé par maladresse ou négligence est payé par celui qui l’a cassé. Les concierges d’ateliers interdisent l’entrée ou la sortie des personnes étrangères au service non munies d’une permission du Général représentant le Ministre ou du Directeur de l’Arsenal. Les ouvriers blessés par leurs machines sont traités aux frais de l’État et le temps de chômage indemnisé à raison de 2 F par jour. Des médecins et chirurgiens, nommés et appointés par le Directeur, visitent les ouvriers malades, fixent les heures de sortie et les visites. La distribution des secours est réglementée selon les décisions du conseil d’administration de l’entreprise. En cas d’incendie, tous les ouvriers doivent prêter aide et secours. Ils font des exercices, le dimanche matin, sans être rétribués. Et il en va ainsi, sur 15 pages, du «Règlement des Ateliers de Construction de l’Artillerie de Tarbes» envoyé au général Ernest Courtot de Cissey. Au mois de juillet 1873, le nombre des employés de l’Atelier de construction de l’artillerie est de 800 et s’élèvera à 2000 lorsque les ateliers de chargement des cartouches seront terminés. À suivre…

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