19 – L’Arsenal de Tarbes : Adolphe Thiers apprécie

Le 2 août 1872, sur la plage de Trouville, le Président de la République Adolphe Thiers apprécie la justesse des tirs du canon de 7 modifié par De Reffye. Il lui manifeste alors son désir de voir les ateliers de Tarbes entrer en fabrication, dès 1873. L’équipe du Directeur présente le projet de surface couverte «commode, vaste, facile à construire, peu dispendieux». Mais l’étude «ne varietur» demande du temps. La cheville ouvrière de ce projet est le capitaine Bouchard. De Reffye présente son projet et précise : «Quand un Directeur a sous ses ordres un officier qui a donné de hautes preuves de sa capacité dans une spécialité, je ne crois pas qu’il doive effacer son initiative. On peut arriver aux plus hauts grades de l’artillerie sans être architecte et celui qui imposerait sa volonté à un officier spécial au lieu de soumettre son avis à côté du sien, aux comités compétents, comprendrait à mon avis mal son devoir et risquerait de compromettre les intérêts réels de l’État. Si l’on veut arriver à faire fructifier les forces intelligentes dont notre corps dispose en si grand nombre, il faut laisser à chacun la responsabilité de son travail et de son initiative. Il n’y a que les chefs qui ne se sentent capables de rien produire qui peuvent désirer absorber le travail de leurs subordonnés. L’initiative personnelle est à mon avis le juste dédommagement que les officiers spéciaux trouvent de leur travail si pénible et si peu rétribué». Salutaire rappel et avertissement aux futurs «petits chefs» de l’entreprise ! L’installation des moteurs est confiée à M. Charcot. Un premier projet englobe la fabrication du canon de 7 de campagne et de celui de 4 qui viendra, plus tard, en modification. Le 20 décembre, De Reffye approuve le cahier des charges des 11 bâtiments à construire auxquels il faut ajouter les ateliers de chargement des cartouches et des gargousses, les murs de clôture du nouvel Arsenal et le hangar du matériel de l’École d’Artillerie. Le caillou de l’Adour et le bois du pays devant manquer, il sera utilisé des moellons et de la pierre de schiste et, pour les charpentes, du sapin du Nord qui peut être commandé en grandes dimensions. À suivre…

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