Les frères Labouche

La carte postale, objet culturel ordinaire, est « un média moderne qui prend un essor considérable à la fin du XIXe siècle ». En 1905, 7 milliards de cartes postales sont passées par les bureaux de poste depuis 1869 ! Sylvie Vabre, qui rédige l’avant-propos, précise que l’invention n’a cessé de s’adapter : cartes illustrées dans les années 1870, lithographie qui cède le pas à la photographie. La France en édite 8 millions en 1900, en fabrique 123 millions en 1910. Pour les amis intimes, la famille ou les affaires, ce carton court : texte recto, illustration verso, se veut correspondance « sans aucun mauvais goût ». En 1851, Hector Labouche et Joséphine Ducos s’unissent et s’installent rue des Filatiers, à Toulouse. Trois enfants Jeanne, Lucien et Eugène naîtront de ce mariage heureux. En 1861, ils se fixent Place du Capitole. En 1882, les activités de la maison Labouche sont multiples : imprimerie, lithographie, typographie, gravure sur acier et cuivre, taille-douce, papeterie, librairie, vente d’articles de bureau, fabrique de presses à copier, réglage de papiers et de registres. Déjà une belle carte de visite ! Les lithographies d’Hector sont renommées. Il reçoit une récompense à l’exposition des Beaux-Arts et de l’Industrie en 1865. Édité en 1872, son plan de Toulouse est très apprécié. Les affaires marchent fort. Il achète des maisons et revend avec gros intérêt. Les trois enfants s’associeront et prendront la relève, de 1891 à 1910. Puis, c’est l’âge d’or, de 1900 à 1940, par le succès de la carte postale. Les beaux monuments de Toulouse, les hôtels, les rues, les places, la foule, les gens, tout est lithographié puis photographié. Vers 1910, la couverture géographique s’étend de l’Ariège au Tarn-et-Garonne en passant par les Hautes-Pyrénées : Lucien Briet qui découvre les Pyrénées, en 1889, à Gavarnie et le couple Le Bondidier pour la réalisation de leur projet d’un musée sur le pyrénéisme. Lucien Labouche décède en 1959, Suzanne, la dernière héritière, passera le flambeau à la famille Suarez, en 1992. Magnifique livre album.

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