9 – L’Arsenal de Tarbes : L’arme dont on parle

Le 14 août, à Borny, neuf batteries à balles sont engagées. Le capitaine Mignot (5e batterie – 11e régiment – 2e corps) est l’un des rares officiers ayant pu se procurer une carte des environs de Metz. Aussi, l’efficacité de ses tirs est remarquée dans le parc et le ravin de Colombey et à la ferme de Sébastopol. Réglées progressivement de 1800 m à 2200 m, les salves «fouilleront» le terrain avec un tel succès que le général Metman, commandant le 3e corps, les qualifie de «formidables». Comme les résultats ne peuvent être appréciés à l’œil nu, on attend la relation du Grand État-major allemand qui signale ce feu comme ayant contribué à l’insuccès de la Ve batterie prussienne du général Goltz. Plus tard, le capitaine Bernadac, avec sa 9e batterie – 4e régiment – 3e corps, sera associé à ce jugement élogieux. Les commandants de batteries prennent l’habitude de parcourir le terrain, tous les matins, de repérer tous les points possibles de positionnement des canons à balles et de communiquer leurs observations aux chefs de pièces. Sur les hauteurs de Montoy – cote 233 – à l’angle des routes de Sarrelouis et de Sarrebourg, la batterie du capitaine Bernadac est redoutable pour les colonnes prussiennes «littéralement hachées» dans leur progression. Réglées à 1930 m, les bouches à feu «nettoyèrent» la crête de la présence ennemie par un feu à volonté. Condition idéale de feu ? Oui, sans doute, car, ce jour-là, il n’y a pas nécessité de procéder à des tirs d’approche. Le 4e régiment du major Hoffbauer, placé à environ 1500 m, se disperse après chaque rafale. La consommation de la batterie – 244 coups – est jugée importante. La 12e batterie du 15e régiment de Bottard obtient le même succès : «Le spectacle était terrifiant ; des rangs entiers tombaient ; les pelotons, l’un après l’autre, étaient littéralement fauchés. La distance pouvait être de 600 m à 700 m environ». On se rend compte que l’action coordonnée des mitrailleuses De Reffye, placées en «surveillance», avec l’appui des batteries de canons de 4 chargées de «contrebattre les batteries ennemies qui pouvaient prendre d’écharpe les batteries à balles», ressemble à une conjoncture optimale. À suivre…

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