8 – L’Arsenal de Tarbes : Le sage Mac-Mahon

L’ennemi apprend vite à positionner son artillerie à 3000 m et, par un feu puissant, à réduire au silence les batteries françaises. Mac-Mahon pense qu’il faut réserver le canon à balles pour les temps de crise et économiser ses munitions. On l’emploie pour protéger la retraite de l’armée d’Alsace, en se sacrifiant. Au soir de cette terrible journée du 6 août, on peut dégager quelques enseignements sur les profondeurs de tir à respecter. Sur des distances comprises entre 1000 m et 1800 m, la mitrailleuse peut rendre de bons services lorsqu’elle est pointée sur un débouché urbain, un défilé naturel, une lisière de bois, tout passage obligé de l’ennemi. Mais il faut la protéger par nos armes lourdes car elle devient rapidement la cible préférée de l’artillerie prussienne. Ce même 6 août, à Forbach, deux batteries sont engagées. Placées derrière les canons de 4, elles sont engagées contre l’artillerie de la 14e division allemande. Prenant en enfilade la route de Sarrebruck, elles serviront de cible aux pièces allemandes. Placées trop bas, sous la domination du feu prussien, elles sont retirées prestement non sans avoir subi de lourdes pertes. Côté français, on parle de désastre. Côté allemand, on déplore les échecs du 3e bataillon du 39e régiment et de la 3e compagnie du 74e régiment accrochés par notre infanterie, sur la crête de Holsters, et surpris par des «mitrailleuses en batterie à la Vieille Brême». La 11e batterie (15e régiment) du capitaine Laurez se trouve, alors, à une distance opérationnelle «idéale» de 1800 m. Les 9e et 12e compagnies prussiennes sont couchées sur le sol, par files entières, mais leurs batteries du Galgen-Berg viendront à bout des canons à balles les obligeant à se déplacer sur la crête qui domine la Douane et la Brême d’Or où ils déciment un groupe d’infanterie avant de plier sous la tourmente d’un feu ennemi trop nourri. À l’attaque de Rother-Berg, le général von François est blessé par 4 balles de mitrailleuses. Les victoires éphémères du canon de Reffye seront, parfois, ignorées de l’État-major français. Il faudra attendre la publication des notices historiques prussiennes pour connaître le résultat. À suivre…

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