6 – L’Arsenal de Tarbes : La Guerre de 1870

Le 3 juillet 1870, la dépêche d’Ems est connue à Paris. Le 19 juillet, la France déclare la guerre à la Prusse. Ce jour-là, la «funeste manie du secret» de l’Empereur fait que personne ou presque ne connaît l’existence du canon à balles. On affecte 3 capitaines sur 24 aux batteries de ce canon. Le 9 juillet, on instruit à la hâte : «Les servants feront leur instruction sur les routes et les bivouacs». Le 25, les directeurs de parcs d’artillerie reçoivent leur premier canon à balles ! Le canon de 4 est en campagne… depuis le Ier Empire, 315 canons à balles ont été fabriqués, 306 sont distribués dont 172 à l’armée de Metz, 90 à l’armée de Châlons-sur-Marne, 36 aux 13e et 14e Corps, 7 aux parcs d’artillerie et 1 à la Fère. Il en reste 9 à Meudon. Le 2 août 1870, à Sarrebrück, le canon à balles reçoit son baptême du feu. La 9e batterie du capitaine Dupré (5e régiment, 2e division, 2e corps) a l’honneur du premier engagement. La première ligne de la division Bataille a refoulé les compagnies prussiennes détachées sur la rive gauche de la Sarre qui retraitent des ponts et de la gare en direction de Raschpfuhl et des bois, au nord de Malstatt. C’est à ce moment que les mitrailleuses «que l’on comptait peu avoir à employer» interviennent. Sur la demande du lieutenant-colonel de Maintenant (2e division), on rapproche la batterie de la première ligne, en plein champ de manœuvres, en enfilade du viaduc, près de Schleifmühle : «Son feu jeta un désordre complet au milieu des colonnes d’infanterie qui évacuaient la ville et qui eurent à souffrir de ce tir nouveau, dont le seul bruit a paru les impressionner vivement». Ce compte rendu enthousiaste va hausser la réputation, déjà élevée, de l’arme du commandant De Reffye. Le 4 août, le capitaine de Sermet annonce à l’inventeur que les officiers de la 9e batterie : «sont très satisfaits et croient avoir agi efficacement contre l’ennemi. Tel est, du reste, l’avis unanime de tous les officiers qui ont assisté à l’affaire. Ils sont plein de confiance. On a tiré en tout 68 boîtes à balles». Chaque batterie est composée de 6 mitrailleuses commandées par un capitaine, un chef de pièces et de nombreux servants. À suivre…

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