5 – L’Arsenal de Tarbes : Gatling – Christophe de Montigny

Le principal défaut du canon de 4 est son manque de précision à ces distances. De Reffye constate que l’erreur des officiers d’infanterie autrichiens «Provient de ce que le canon de Montigny, comme celui de Gattling, ne tire pas efficacement plus loin qu’un fusil à 800 pas». Il faut donc produire un tir à mitraille de grande portée (1400 m), puis 1800 m et 2200 m, objectifs fixés par le général Lebœuf, président du Comité d’Artillerie, le 24 février 1868. L’État-major allemand, sceptique, ne possède pas encore cette arme. Il a une légère préférence pour le système Gattling mais, sous la pression populaire, commande, sans études préalables, des mitrailleuses Feldl, à tir continu, à ses compatriotes Bavarois. Le docteur Richard Gatling dépose son brevet en 1861, fait ses premières expériences en 1862, à Cincinnati et Indianapolis, et construit son matériel à Philadelphie, puis à Hartford, chez Colt. La Guerre de Secession fait rage de 1861 à 1865. En 1863, il sollicite la France pour une commande de 100 pièces qu’il n’obtient pas. En 1865, sa mitrailleuse défend les lignes de fortification de James River où l’on dit : «Ce canon est aux autres armes ce que la presse d’imprimerie est à la plume ou le chemin de fer à la diligence». En 1867 et 1868, ses modèles sont expérimentés au camp de Satory. On en fabrique à Paris, chez Cail et Cie, en 1870. Le faisceau rotatif des canons est en fonte et comprend 6 tubes de carabines de guerre, puis 10, en acier de calibre 25,5 mm avec disperseur automatique. Il est actionné par une manivelle. Le mitrailleur Belge Christophe de Montigny est construit pour les essais comparatifs du 29 novembre 1873, à Bourges. La pièce maîtresse de ce mitrailleur est un cylindre du canon en fer comprenant 37 tubes ou canons à fusil de calibre 13 mm. Il est actionné par une manivelle. L’été 1866, on demande à De Reffye de fabriquer 24 batteries de canon à balles, soit 144 mitrailleuses en un an et dépenser 3 m de francs, soit trois fois plus que tous les arsenaux de France réunis. En 1868, 190 pièces sont opérationnelles. En parallèle, il étudie le canon de campagne de 7 pouces (17,78 cm de diamètre) qui se charge par la culasse. À suivre…

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