4 – L’Arsenal de Tarbes : Le canon à balles De Reffye

Le crédit du capitaine est grand auprès de Napoléon III. Cette faveur lui vaut d’être nommé commandant de la mission militaire qui accompagne l’Impératrice, représentant la France, à l’inauguration du canal de Suez, le 17 août 1869, en présence d’Ismaïl Pacha, Khédive d’Égypte, l’Empereur et l’Impératrice d’Autriche, le prince héritier de Prusse et 77 nations maritimes. Vu du yacht impérial «Aigle», le spectacle est grandiose.  Le canon à balles de Reffye ou mitrailleuse de Meudon est mis au point en 1862, dans un laboratoire devenu secret depuis 1860. De Reffye est nommé Officier d’ordonnance de l’Empereur, le 22 août 1862. Les essais, payés sur la cassette de l’Empereur, ont lieu à Satory, en 1865. Le budget du ministère de la Guerre prendra le relais de 1866 à 1869. Canon par la portée (1800 m à 2400 m) et fusil par la nature des projectiles. Présentation : 25 tubes rangés par 5 et de calibre 13 mm, pris dans un carré d’acier, lui-même enveloppé par un tube en bronze ; ce canon est actionné par une manivelle. Sa cadence de mitraille est de 25 balles par salve. On arrive à tirer 6 boîtes par minute, soit 150 balles par gerbe. La rumeur flatteuse sur une mitrailleuse américaine est parvenue à Napoléon III. Le 6 juin 1867, on compare le canon à balles à la mitrailleuse Gatling qui ne sera pas retenue. On craint fort que le canon à balles ne renverse «seulement» que les hommes placés sur un sillon rigide tracé dans les rangs ennemis et d’où les voisins s’écarteraient naturellement. Mais c’est une arme redoutable entre 800 pas = 640 m, portée d’un fusil, et 2500 m, distance où les tirs de mitraille des canons de l’époque sont fortement déficients. De Reffye voudrait qu’on écarte le vocable de mitrailleuse pour le remplacer par la dénomination officielle de canon à balles. «Comparer le tir du canon à balles à celui du fusil, c’est ne pas comprendre son rôle». Il est un peu irrité que l’on veuille mettre en compétition son arme avec un fusil : «Ce canon doit commencer à tirer avec efficacité qu’aux distances où le fusil ne porte plus. Il doit, pour les grandes distances de 1000 m à 2500 m, suppléer à l’insuffisance du tir à mitraille du canon». À suivre…

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