Maurice Boyau – Le rugbyman des airs

Champion de France de rugby à XV en 1911, capitaine de l’équipe de France pour le tournoi des Cinq Nations en 1913, pilote hors pair à l’instar de Georges Guynemer et René Fonck, Maurice Boyau figure en 5e place du palmarès des as français de la Grande Guerre (1). Venu au monde le 8 mai 1888 dans un faubourg d’Alger, ce troisième ligne, excellent botteur, est le deuxième fils de Jean Boyau, entrepreneur de travaux publics landais et de Blanche Noguier, fille d’un médecin aveyronnais. La famille déménage pour Brétigny-sur-Orge en 1889. Là, l’entrepreneur accède à l’aisance qui permet aux enfants de faire de solides études. Entraînement au Pré Catelan, équipe de rugby de Monge, Maurice découvre le ballon ovale au lycée. L’auteur raconte avec un détail encyclopédique les débuts de Maurice Boyau : «Pelouses gelées, poteaux de guingois, rencontres foires d’empoigne où les parties se terminent en lambeaux». Élève moyen, excellent sportif toutes disciplines. En 1907, ses parents déménagent à Saint-Paul-les-Dax et Maurice entre au lycée de Bordeaux. Il a 19 ans. Il s’engage au Sport athlétique bordelais pour continuer le «football association». En 1908, il joue à l’Union sportive dacquoise. Puis c’est l’envol. Avec le SBUC, parties contre le Stade français, Stade toulousain, Stade montois, etc. Ce grand 3e ligne à la botte redoutable se fait remarquer. Octobre 1909, appel au 144e R.I comme cycliste. Engagé au Racing club de France, il devient international. Il côtoie le gotha des étoiles du sport français. En 1914, il est rattaché au 18e corps d’armée, au service automobile. Planqué en quelque sorte. Mais Boyau fait tout pour rejoindre l’aéronautique militaire. En 1915, il devient élève pilote, puis est engagé à la N77, l’escadrille des sportifs. Le sang-froid et la virtuosité de Maurice Boyau font merveille. Encensé par la presse nationale et étrangère, il est devenu l’as – 35 pilotes Boches abattus – le héros ; il escaladera l’échelle de gloire pour approcher les idoles de l’air, jusqu’au fatal 16 septembre 1918. Excellent ouvrage, richement documenté. Je recommande.

(1) «Maurice Boyau pilote rugbyman» – Jean-Marc Binot – Éditions Privat – octobre 2018 – 14,90 €.

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