Joseph Peyré, l’Immortel béarnais

L’éditeur pose une question d’emblée : «Par quelle étrange anomalie, Joseph Peyré, prix Goncourt 1935, auteur essentiel de la littérature française, a-t-il disparu de nos références comme de nos habitudes de lecture ?» (1). L’auteur rappelle qu’entre le statut d’auteur et celui d’écrivain, il existe un «purgatoire des écrivains». Ce lieu est injustement trop fréquenté, estime-t-il. Joseph Peyré est né le 18 mars 1892 à Aydie (64330). Philosophe et juriste de formation, il est reconnu comme un immense écrivain, poète, journaliste et conférencier. Carco et Joseph Kessel l’ont aidé à entrer en littérature. Son œuvre compte 44 ouvrages ayant fait l’objet de nombreuses traductions et rééditions. Pendant 30 ans, il alterne livres, articles de journaux, revues, émissions de radio et télévision. Suivront trois films de cinéma. L’auteur, neveu de Joseph Peyré, a dû faire face à une masse de documents et d’informations. Cet ouvrage fleuve reprend la vie et l’œuvre de l’écrivain. Le roman «L’Escadron blanc» (1930) obtient le prix Renaissance (1931), « Sang et Lumières » Prix Goncourt (1935), «Materhorn» (1939), «Croix du Sud» (1942), «Sahara éternel» (1944), «La légende du goumier Saïd» (1950), «De mon Béarn à la mer basque» (1952), «Souvenir d’un enfant» (1958), «Les lanciers de Jerez» (1961), «Les remparts de Cadix» (1962), «Feu et sang de juillet» (1964) pour n’en citer que quelques-uns. Peyré connaît bien l’Espagne, principalement Madrid et Séville. Il pénètre le milieu et devient l’ami des matadors et des éleveurs. Les grands toreros l’inspirent : Cagancho «La Tour de l’or» (1947), Luis Miguel Dominguin «Guadalquivir» (1952). Quatre passions l’animent : le désert (huit livres), la montagne (les hordes d’alpinistes du dimanche dénaturent les voies les plus naturelles), la tauromachie (épreuve de vérité, seul art que la mort couronne), le rugby (comme la corrida, une métaphore de la vie). Joseph Peyré, l’humaniste, nous offre une œuvre variée, dense, abondante. Il est mort à Cannes, le 26 décembre 1968. Cet «album de souvenirs» est superbe.

  1. «Joseph Peyré, le Béarn pour racines, l’horizon pour destin» – Pierre Peyré – Éditions Atlantica – 690 p – octobre 2018 – 24 €.

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