26 – Aux Pyrénées : De Pau à Lourdes

Léon Richard décrit le paysage qui le mène de Pau à Lourdes. Le trajet pédestre dure de 11 à 12 heures Il sort de la capitale béarnaise par la traversée de la rivière de L’Ousse. Les mille sinuosités l’enchantent. Il fait une halte à Assat pour contempler les sites et les points de vue. À Bessing, bifurcation du gave. À Mirepeix, nouveaux jeux du fleuve ; au loin, le riche encadrement des monts. À Coaraze, l’effet pittoresque des ruines du château où fut élevé Henri IV et tous les jolis effets de monticules ondulants comme des vagues. Il arrive à Lestelle, village agréable, élégant, animé, à la naissance d’un vallon que baigne le gave de Pau. À droite, il aperçoit l’église de Bétharram, pélerinage des montagnards et des habitants de la vallée, à demi cachée par les touffes d’un bois couleur vert foncé. Il dépasse Saux-sur-le-Gave et admire quelques jolies cascades de peu de volume mais «d’un effet charmant et l’on dirait des rubans de gaze ; c’est ici l’entrée des Pyrénées, séjour des poètes, des âmes rêveuses». Le voici à Saint-Pé où il se voit proposer une partie de chasse aux ramiers. Chasse agréable, point difficile, que l’on propose même aux femmes. Cette petite ville industrieuse y travaille le fer qu’on extrait des mines voisines de Loubié. La forêt de Lourdes s’ouvre près de Saint-Pé, au hameau de Barbot. La nature devient sévère, puis, se radoucit avant de quitter une âpre physionomie qu’elle ne prit qu’un instant sur les hauteurs des rochers d’Aix. Il s’arrête à Notre-Dame-du-Puy pour contempler le château de Lourdes placé sur un rocher et qui commande l’alentour. Arrivée à Lourdes. Au fil des épisodes, j’observe le vif intérêt que porte notre voyageur au Gave (eau en langage celte). Une description parmi tant d’autres : «Le gave, à l’entrée de la gorge, et avant de s’élancer dans la plaine, offre sur ses bords et dans son lit évasé, des monceaux de pierres schisteuses, des marbres, des granits roulés plus ou moins dégrossis, espèces de galets, et tels qu’on en voit sur les côtes de l’Océan occidental. On sent le frottement continuel qu’éprouvent les substances qui ne cessent de tomber, de cascades en cascades, jusqu’au fond du vallon». À suivre…

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