Edmond Rostand

Spécialiste de la vie et de l’œuvre de la famille Rostand, Michel Forrier nous invite à découvrir dans cet ouvrage abondamment illustré, la trajectoire extraordinaire et tourmentée du poète et dramaturge Edmond Rostand (1). Originaires d’Orgon, dans les Alpilles, les Rostand s’installent à Marseille quelques années avant la Révolution française. Notables provençaux, ils ont occupé de hautes fonctions au XIXe siècle. Joseph Eugène Rostand, père d’Edmond, est avocat et s’adonne à la poésie. Angèle Gayet, mère d’Edmond, mettra au monde son fils, le 1er avril 1868, puis Juliette en 1872 et Jeanne en 1879. Edmond baigne dans une atmosphère bourgeoise, culturelle et intellectuelle. Il rejoint le lycée de Marseille en 1878. Bon élève, il apprécie la lecture en classe d’un extrait des «Grotesques» du tarbais Théophile Gautier qui lui fera découvrir Cyrano de Bergerac au nez surdimensionné. Pour le préserver d’une épidémie de peste qui sévit à Marseille, en 1885, la famille le place en internat au collège Stanislas, à Paris. Brillant élève en composition française, histoire et philosophie, il obtient son baccalauréat et entre en Sorbonne, en 1886, pour une formation juridique, comme papa. Mais l’étudiant ne rêve que de poésie et pense à ses vacances d’été à Luchon. Là, il rencontre Rosemonde Gérard Lee, ravissante jeune fille qu’il connaît depuis le collège Stanislas. Riche héritière, elle est attirée par les vers. Ils s’uniront en 1890. «Elle sacrifiera son talent pour ce mari qu’elle aime et attendra des années avant de s’épanouir dans des recueils et pièces de théâtre». Chevalier de la Légion d’Honneur en 1931, officier en 1950, elle est décédée à Paris, le 8 juillet 1953. La carrière d’Edmond Rostand est évoquée dans le détail, soutenue par une profusion de photos couleur et N & B, affiches et documents, qui donnent au récit une réalité visuelle d’une grande justesse Les encarts sur fond de couleur résument avec précision les personnages, les lieux et les situations. Généalogie, repères chronologiques, œuvres, lettres, bibliographie, complètent admirablement ce livre que je recommande.

  1. «Edmond Rostand-1868-1918» – Michel Forrier – Éditions Gascogne – 2018 – 12 €.

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