51 – Guerre des Pyrénées : Des souliers et le Trésor

Le Cdt de la place de Tarbes écrit au maire de Tarbes pour lui signaler que le Feld-maréchal lui a donné l’ordre de faire arrêter François Latour, chef des brigands, afin d’être exécuté à Tarbes. Le Maire est prié de requérir l’exécuteur qui “mettra à mort sur un échafaud qui sera dressé sur la place du grand marché – place Marcadieu – lundi 21 mars 1814, d’après les formes usitées pour l’exécution des condamnés”. Le Maire est chargé de trouver un prêtre pour “qu’il se réconcilie avec son Dieu”. Lord Wellington tient absolument à ce que l’exécution ait lieu à Tarbes “afin que son supplice pût porter la terreur dans l’âme de ceux qui oseraient encore se livrer au brigandage”. Le 3 avril, l’armée anglaise procède à la réquisition de 8000 livres de grain de milloc ou avoine pour le régiment Blue de la cavalerie de la Garde du Roi et au “prêt” de 16 chars pour transporter le “Trésor” au quartier général. Ce trésor est le produit de tous les pillages français abandonnés sur la route de Vitoria. Le commissaire de guerre Radford précise que le besoin est immédiat et, qu’en cas de nécessité, il requerra la force armée pour prendre le grain dans les maisons. On ne saurait être plus persuasif. Une réquisition supplémentaire de Radford vient bousculer la précédente. Des chariots sont exigés pour transporter 120 caisses de souliers qui seront acheminés vers le quartier général, aux environs de Toulouse. La pénurie de chaussures est générale. Le premier magistrat tarbais répond qu’il n’y a plus de chariots à Tarbes. Ils sont tous réquisitionnés pour le transport du “Trésor”. On requiert 5 chariots à Bazet et 5 autres à Bordères-sur-l’Echez. Radford s’impatiente et menace de donner l’ordre au commandant de la Place “d’employer les moyens en vigueur si demain les chariots n’étaient pas là. La troupe d’accompagnement est prête et attend”. Le 6 avril, il procède à la réquisition de 50 cordonniers pour la confection de souliers pour l’armée. Et, souhait supplémentaire : “J’ai besoin de vingt hommes pour garder ce soir 500 bœufs et les conduire jusqu’à Trie ou Boulogne”. Le 31 mars 1814, les Alliés entrent dans Paris. Le 2 avril, l’Empereur est déchu par le Sénat. À suivre…

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