36 – Guerre des Pyrénées : L’avoine pour les chevaux

Le 8 mars 1814, le général Maransin écrit à Antoine de Pujo-Lengros, maire de Vic-en-Bigorre, pour lui communiquer l’état nominatif des déserteurs de sa commune :  Auguste Abadie et Pierre Claverie. Le 10 mars, d’Arbaud-Jouques s’émeut de la fuite des “grains, bœufs et autres comestibles vers le département des Basses-Pyrénées occupé par l’ennemi”. Ce jour-là, le quartier général de l’armée des Pyrénées se rend dans la ville de Tarbes avec une partie de la cavalerie. Cette arrivée massive de chevaux met le maire de Tarbes dans l’obligation de faire appel à ses administrés, une nouvelle fois, pour la subsistance des équidés : “Le défaut d’approvisionnement de l’avoine dans cette place nous met dans la nécessité de faire un appel aux habitants de cette ville qui en possèdent, afin de venir promptement aux besoins indispensables de l’Armée qui depuis longtemps et jusqu’ici a garanti cette cité de l’invasion de l’ennemi. En conséquence, j’invite tous les citoyens de la ville possesseurs d’avoine de s’empresser à verser, sur le champ, chacun selon ses ressources, la quantité d’avoine dans le magasin établi dans la maison du sieur Fouchou, rue du Portail Devant, occupé à loyer par M. Blanche. Le garde-magasin leur fournira un récépissé à la vue duquel l’avoine leur sera payée sur le recouvrement d’un rôle de répartition qui sera fait sur la totalité des habitants, au marc-le-franc des contributions. Faute par les habitants d’obtempérer à la présente invitation, il leur est déclaré qu’il sera fait sans retard, des recherches à domicile ainsi que cela est ordonné par la lettre de M. le Préfet en date du jour d’hier. Le Maire juge trop bien du zèle et du patriotisme de ses administrés pour croire qu’il n’aura pas besoin d’user de cette mesure. La présente invitation sera publiée sur le champ dans tous les quartiers de la ville”. L’invitation a une tonalité comminatoire et l’habitant est sollicité, sans relâche, pour la fourniture de chaussures pour tous les hommes de troupe, de selles, brides et avoine pour les possesseurs de chevaux, de pain, vin et linge pour l’hospice civil, le numéraire n’étant pas refusé et suppléer à la carence d’approvisionnements. À suivre…

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