Toujours dans l’esprit « Mémoire de la Bigorre » de mes chroniques que de nombreux lecteurs me disent apprécier, j’avais déjà traité quelques épisodes historiques du Moyen Âge avec Pétronille de Bigorre et de la Révolution avec Bertrand Barère de Vieuzac. Observant une chronologie descendante, le Premier Empire est abordé avec la guerre d’Espagne et des Pyrénées et toutes ses conséquences sur les habitants de Bigorre. Les 19 et 20 mars 1814, les troupes du maréchal Jean de Dieu Soult, duc de Dalmatie, sont poursuivies par le Feld-maréchal Arthur Wellesley, marquis de Wellington, aidé par les troupes coalisées portugaises et espagnoles. Aucune surprise pour les populations traversées mais la peur des représailles et des inévitables réquisitions sont omniprésentes. Pourtant, le Mal croyait encore à la victoire le 8 mars, à Rabastens : “J’ai cru changer de climat en entrant dans votre département”. Le 20 juillet 1808, l’Empereur a supplié son frère Joseph d’accepter le trône madrilène. Le lendemain, il pressent une guerre d’indépendance longue et meurtrière et quitte le château de Marrac, à Bayonne, pour regagner les Tuileries. Les nouvelles venues d’Espagne sont mauvaises. Joseph se conduit comme un velléitaire. Aussi, le 3 septembre 1808, l’Empereur revient à Bayonne, par la poste, à trois heures du matin. Il a voyagé d’une traite. Le 5 novembre, il est à Vitoria. Le 7 novembre, avec 80000 hommes, il décide de rejoindre le maréchal Soult qui commande le 2e corps de la Grande Armée. Le “meilleur manœuvrier de l’Europe”, comme il aime à le rappeler, a soumis la Galice. Le 4 décembre 1808, il est rentré victorieux dans Madrid. Mais que de souffrances et de morts dans ce terrible franchissement du col de Somosierra, passage obligé du Guadarrama, sur la route de la capitale espagnole. Avec 4 à 5 jours de retard, les gazettes reprendront les bulletins de l’Armée impériale des Pyrénées. Pour ce récit à suivre, j’ai pris pour référence mes deux ouvrages « Soult dans les Pyrénées ou la retraite des sans-souliers » édité en 2000 par la Société Académique des H.P et « Guerre d’Espagne et des Pyrénées 1813-1814 – Correspondances » édité en 2010 par les Éditions Gascogne. À suivre…